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vendredi 11 novembre 2011

mardi 18 janvier 2011

"Élections Présidentielles de 2011: L’Opposition Politique Tchadienne est-elle «Ibnitisée»?"

"La classe politique tchadienne semblait retrouver ses élans militants et son ardeur patriotique dans les années 1990 avec le vent de la démocratie de La Baule, et surtout avec la promesse de « ni or ni argent, mais la démocratie » du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Mais le recours aux ardeurs et méthodes de lutte politiques des partis uniques du passé a pris le dessus. Ainsi, les lendemains de ce rêve démocratique ont fait déchanter les opposants politiques tchadiens depuis 1996. Tout de même, l’animation politique démocratique existait encore dans le pays et au sein de l’opposition politique quand le président du PLD (Parti pour les Libertés et le Développement), Ibni Oumar Mahamat Saleh, était à la tête de la CPDC (Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution) afin de coordonner les accords d’aout 2007.
Ibni Oumar faisait comprendre au pouvoir, à l’opposition et aux Tchadiens que la vraie démocratie n’est pas une affaire de famille, de religion, région, tribu ou d’intérêts personnels. C’est avant tout une lutte de longue halène basée sur des convictions personnelles, des chocs d’idées, et une vision politique qu’on a pour son peuple et son pays. Il s’est attiré les courroux du pouvoir et même de certains musulmans tchadiens proches de ce pouvoir. Sa mort-disparition-kidnapping suite aux événements de février 2008 qui devrait, une fois de plus, galvaniser l’opposition politique tchadienne pour exiger un vrai changement politique dans le pays à tourner simplement à une course vers la mangeoire.
Aujourd’hui, l’opposition tchadienne est « ibnitisée » parce que cette voix manque et les idéaux défendus par ce chef de parti sont relégués aux calendres grecques à cause du mangement et des mirages du développement au Tchad. En plus, Yorongar a perdu son ardeur politique suite aux mêmes événements. Notre Yoro national a tant souffert de cette mort-disparition. Il a tant pleuré, dénoncé et confirmé cette disparition que quiconque dans la classe politique tchadienne. Après sa grande gueule et ses sorties pour animer la politique tchadienne ainsi que la disparition de son collègue, le silence de Yoro n’est que d’or aujourd’hui. Par conséquent, la disparition d’Ibni Oumar, l’âge des opposants, le manque d’idées et de moyens clouent toute l’opposition politique tchadienne de l’intérieur au pilori des futures élections présidentielles de 2011.
La question qu’on doit se poser en ces périodes d’élections est: le développement de N’djamena va-t-il supplanter à l’envie de changement politique dont la majorité de Tchadiens chantaient à l’unisson il y a peu de temps encore? Doit-on aller simplement aux urnes en avril 2011 pour choisir entre le développement prôner par le MPS et Deby ou bien le changement politique pour faire avancer la démocratie tchadienne ? Car c’est impensable qu’à deux mois des échéances d’élections présidentielles d’avril 2011 au Tchad, aucune candidature ne soit officiellement annoncée, ni qu’aucun candidat de la différence n’émerge pour animer les Tchadiens en attendant le jour de l’événement. Comme quoi, le Rais tchadien prend toujours le devant et son parti (le MPS) vient de le déclarer candidat pour les présidentielles de 2011 le samedi 15 Janvier 2011. Entretemps, tous les potentiels candidats aux présidentielles appartenant à l’opposition politique tchadienne attendent que le seul et même président-sultan sortant, Idriss Deby, les propose ou les annonce parallèlement comme ses potentiels concurrents. Voilà la pilule qu’on entend bientôt faire avaler le peuple tchadien vis-à-vis de ces élections.
Sinon, comment expliquer ce retard et cette léthargie dans l’animation politique dans le pays au moment tant attendu pour imposer le changement au régime en place. Alors, y a-t-il ici complicité, incapacité, bâclage ou dépassement de l’opposition politique tchadienne? Que l’opposition politique tchadienne s’explique au lieu de courir derrière l’application à la lettre du seul document d’accords d’aout 2007. Le Tchad est un pays qui regorge de bons textes législatifs et d’accords politiques qui ne demandent qu’à être respectés par tous les signataires pour alléger les peines des uns et des autres! Mais jamais et au grand jamais ces textes ne sont appliqués, suivis ou respectés par les parties prenantes ou initiateurs eux-mêmes. Alors, pourquoi les chefs de partis appartenant à la CPDC s’accrochent-ils becs et ongles aux accords d’aout 2007 pour sortir le pays de la misère politique? D’ailleurs, après les évènements de février 2008, la CPDC a elle-même foulé aux pieds ces textes en allant massivement à la soupe du Rais et du gouvernement MPS.
Par ailleurs, pourquoi aller même aux élections présidentielles au Tchad en 2011 quand les résultats et le vainqueur de ces élections sont connus d’avance, et par tous? Il y a un vide politique au sein de l’opposition qu’on se refuse à reconnaitre. Les Tchadiens se disent, et écrivent, qu’ils sont un peuple exceptionnel! Tant mieux ! Cela a trait peut-être au répondant qu’ils ont à accepter l’inacceptable dans le domaine politico-social chez eux. Ils reconnaissent, tous, les maux et méfaits, ainsi que toutes les tragédies humaines que leur communauté politique occasionne dans le pays; mais tout cela ne les émeut aucunement pour renverser la vapeur. Cinquante ans de guerres et destructions du pays sans changement politique notoire. Voilà le bilan de l’exception tchadienne dans la lutte politique que je connais!
Le politologue Nigérian, Claude Aké, avait raison de dire que « Les Africains votent mais ils ne choisissent jamais leur président ». Par ricochet, on peut dire que les Tchadiens vont aux urnes depuis 1996, mais ils n’ont jamais choisi leur président. C’est dire que Deby s’est imposé à tout temps aux Tchadiens grâce à certains chefs militaires et de partis tchadiens ainsi que ses sponsors ou tètes à penser de l’extérieur. En fait, les rebellions de l’est, et surtout la marche sur N’djamena de février 2008, suite à laquelle le Porte Parole de la CPDC fut kidnappé et tué, ah oui, n’a pas servi de leçon à tous pour chercher la vraie réconciliation.
Nonobstant les injustices et crimes politiques au Tchad, il y a en fait des choses qu’on doit reconnaitre et mettre aux bons acquis d’Idriss Deby pendant les vingt ans passés. Par exemple, le président Idriss Deby semble être un bon chef de guerre, ou plutôt un grand déviateur de guerres au Tchad. Il a peut être évité au peuple tchadien tout entier des fléaux politiques qui allaient retarder son développement et compromettre son semblant d’unité nationale actuelle. Cependant, s’il a jusqu’à la dérouté, assimilé, écrasé toutes les forces hostiles à son pouvoir, il s’avère être du moins un piètre homme d’État, rassembleur, bâtisseur, et justicier. En fait, Deby n’est pas un libérateur, même s’il nous a apporté sa démocratie dans une mallette depuis Bamina.
En plus, il n’est pas un démocrate, car il a tué et continue par assommer sa démocratie dans la mallette. Malgré cela on nous chante que la démocratie tchadienne est en bonne santé ! Mais, peut-on clamer être démocrate et chercher à gouverner seul ou sans alternance? Peut-on se dire démocrate quand on pratique une politique partisane, partiale, parcellaire, ethnique ou clanique basée sur une médiocrité et achats de conscience? Bref, le président tchadien nous a montré les limites de sa démocratie made-in Bamina ou démocratie de mallette (clé en main), et non des urnes.
Ainsi, il y a un danger à aller aux élections en avril 2011 car Deby a ôté la démocratie tchadienne de toute sa substance pour la remplacer par des pétrodollars afin de fermer la gueule de tout Tchadien qui veut parler vraie démocratie dans le pays. Tout compte fait, qu’on ne gaspille pas l’argent du peuple tchadien pour organiser des élections dont les résultats sont connus d’avance – à cause du manque d’entrain dans l’animation politique que nous observons maintenant dans le pays. Autrement dit, les Tchadiens auront bientôt à choisir encore entre «la voix des urnes ou la voix des armes » pour défendre leurs droits constitutionnels. Et ça serait dommage pour ceux qui rêvent du changement et de la démocratie en douceur dans le pays! D’ici là, c’est au peuple de décider, car les politiciens vont l’amener sûrement à l’abattoir, si ce n’est déjà fait à travers leur silence de se déclarer candidats.
Laounodji M.Mbairessem
Washington DC
laoumonzal@yahoo.fr"
http://tchadonline.com/92804/

lundi 17 janvier 2011

"L’ancien Président de la CENI attrait en justice par l’opposition"

"APA - N’Djamena(Tchad) L’ancien Président de la Commission électorale nationale indépendante, Ngarmadjal Gami, démis de ses fonctions sous la pression de l’opposition, a été attrait en justice par les partis de l’opposition.
La révélation a été faite à APA par Saleh Kebzabo, porte-parole adjoint de la Coalition des partis politiques pour la Défense de la Constitution(CPDC), un regroupement des partis de l’opposition.
L’opposition a déposée plainte pour faux et usage de faux et faux en écriture publique, indique-t-on.
La plainte a été déposée le 4 janvier dernier au Tribunal de première instance de N’Djamena.
La procédure d’inculpation commencera ce lundi, a appris APA de sources judiciaires.
L’ancien Président de la CENI risque au moins six mois de prison s’il est reconnu coupable, selon les mêmes sources. M. Gami a reconnu les faits qui lui sont imputés.
MD/of/APA
17-01-2011"
http://tchadonline.com/l%E2%80%99ancien-president-de-la-ceni-attrait-en-justice-par-l%E2%80%99opposition/

"Tchad : le comité de suivi de l’accord politique du 13 août 2007, dénonce l’ingérence des chefs administratifs et leurs collaborateurs dans le jeu politique"

"Le comité de suivi de l’accord politique du 13 août 2007, a à travers un communiqué de presse, dénoncé le 14 janvier 2011, l’ingérence des chefs administratifs et leurs collaborateurs de : Goré, Timbéri, Mbaïkoro, Nokou, Pala, Kélo, Léré, Moïssala… dans les activités des partis politiques et des candidats aux prochaines élections législatives.
« Le processus électoral engagé avec l’accord politique du 13 août 2007, est fondamental parce qu’il ouvre la voie au renforcement de la démocratisation, à l’alternance et à la stabilité des institutions de l’Etat. Il est donc inadmissible que les gouverneurs, préfets, sous-préfets et leurs collaborateurs qui sont les sultans, chefs de canton, de village, de quartiers et de carré perturbent les activités des partis politiques et la sérénité des compétitions démocratiques », note le comité.
Il rappelle également aux responsables administratifs et aux agents de forces de défense et de sécurité, que l’accord politique du 13 août 2007 leur interdit de participer aux activités militantes partisanes. Toute intervention de leur part dans les activités des partis politiques les expose à des sanctions exemplaires allant jusqu’à l’interdiction d’assumer des fonctions de responsabilité dans l’administration territoriale et au sein des forces de défense et de sécurité.
Enfin, le comité de suivi de l’accord politique du 13 août 2007, lance un appel aux pouvoirs publics et à la commission électorale indépendante (CENI) de prendre des dispositions pratiques afin d’assurer la paix sociale et la crédibilité des élections que des partis politiques veulent libres, transparentes et démocratiques pour des résultats incontestables.
Alphonse Dokalyo/CEFOD "
http://tchadonline.com/tchad-le-comite-de-suivi-de-l%E2%80%99accord-politique-du-13-aout-2007-denonce-l%E2%80%99ingerence-des-chefs-administratifs-et-leurs-collaborateurs-dans-le-jeu-politique/

"La révolution Tunisienne donne t-elle vraiment espoir de rêver au Tchad "

"Il a suffit qu’un jeune Mohamed Bouazizi, décide de s’immoler devant le gouvernorat pour changer le cours de l’histoire de son pays. Ce jeune, se sachant impuissant, faible face aux puissants chars et la police dévouée de Ben Ali, a préféré tout simplement se donner la mort en leur présence pour leur dire que la mort ne lui faisait plus peur. «Cabri mort n’a pas peur de couteau». Cet acte de Mohamed Bouazizi a déclenché une éphorie dans tout le pays. Un groupe de quelques jeunes avait été choqué et touché par ce geste de Bouazizi et était sorti dans la rue puis suivi de plusieurs autres et le coup était lancé pour ne s’arrêter qu’avec le départ de Ben Ali et sa famille.
Depuis quelques heures, je m’amuse à faire le tour des différents sites et blogs Tchadiens pour lire ce que pensent mes compatriotes Tchadiens de l’événement Tunisien. J’ai eu plusieurs coups de téléphones et des discussions téléphoniques avec des jeunes. Tous rêvons d’avoir une révolution semblable à celle de la Tunisie afin de renverser le régime clanique, despote et le plus corrompu au monde, du Sultan Idriss Deby Itno.
Comme tous les humains sur terre, nous avons le droit au rêve mais certains rêves sont réalisables et d’autres non. Il y a des rêves qui sont fait juste pour rester des rêves dans notre subconscient et des rêves auxquels nous tenons à réaliser par tous les moyens et en nous battant. Rêves réalisables au niveau individuel et d’autres en groupe. Le cas du Tchad, s’il doit être réalisable, il ne peut être qu’en groupe. Le rêve aujourd’hui de beaucouo de Tchadiens, tous ou parti, veulent voir ITNO partir pas seulement du pouvoir mais du Tchad.
En lisant et écoutant les Tchadiens, je ne m’aventurerai pas à dire qu’il est impossible de faire une révolution populaire un jour au Tchad. Je dirai pour le moment que ce rêve n’est pas d’actualité dans la deuxième décennie que nous venons d’entamer de ce millénaire malgré que nous subissons des affres encore pire que ceux que subissait le peuple Tunisien.
La révolution Tunisienne a été populaire et non clanique, ethnique, régionaliste ou religieux. C’est un peuple contre un régime.
Je m’évertue souvent à dire à des amis que nous ne sommes ni une nation moins encore un peuple au Tchad mais des populations habitant sur un même territoire dont une certaine France nous a appelé Tchad. Nous sommes des populations Tchadienne composé de : Gorane, Sara, Arabe, Ouaddaïen, Kanembou, Baguirmien etc.
Au Tchad, nous ne parlons pas le même langage mais toujours et éternellement nous parlons des langages différents. Il suffit de lire les blogs pour se rendre compte qu’un groupe d’individus, lorsqu’on analyse leurs écrits, le fond est le même. Ils ont les mêmes objectifs et combattent la même personne ou pour la même cause mais finissent par s’insulter de tous les mots simplement parce qu’ils sont de villages différents. Dans leurs têtes, il n’est pas question de se mettre ensemble pour mener le même combat parce qu’à la fin, qui des deux qi luttent pour la même cause va gouverner ? «Il n’est pas question que ce soit lui parce qu’il n’est pas de ma région ou mon clan».
Je vais me permettre de citer quelques exemples sur le blog de Makaila : Djazzouli, Henry Félix, Mahadjir, Houmar pour ne citer que ceux là, en les lisant, on se rend compte qu’ils veulent tous un changement de la situation et de la vie des Tchadiens mais sont incapables d’accorder leurs violons. Ils s’insultent et se traitent de tous les mots. Jusqu’à s’insulter de bâtards, esclaves et j’en passe. Le mot bâtard me fait souvent rire mais en réalité, nul n’est bâtard sinon, nous sommes tous bâtard car nous naissons tous d’une relation sexuelle à moins d’un miracle dont je n’ai entendu parler depuis 2011 ans.
Le régime du Sultan Idriss Deby Itno est un régime intelligent et sait combien les Tchadiens sont divisés et est certain que nous acteurs de la société civile et d’opposition politique leaders d’opinion de la jeunesse n’allons jamais nous mettre d’accord. Ils savent que nous rêvons tous d’être au dessus comme chef. Nous ne sommes pas prêts à voir un sara, gorane, kanembou, ouaddaïen, boulala, banana etc. au pouvoir. Au moment où nous nous entredéchirons, eux, ils ont fait leur choix. Leur choix, c’est le Sultan Idriss le nôtre c’est qui ? doit-on faire appelle à la science pour nous aider à cloner un humain en prenant le gêne de tous les hommes de toutes les ethnies ou clan du Tchad afin d’avoir un Tchadien issu de toutes le Tchad pour gouverner le Tchad?
Vivent la révolution du peuple Tunisien pour que rêve le peuple Tchadien d’un rêve utopique de changement car nous nous sommes entendu de ne jamais nous entendre.
Ibangolo Abel"
http://tchadonline.com/la-revolution-tunisienne-donne-t-elle-vraiment-espoir-de-rever-au-tchad/

"La grande question… LE REGIME DEBY SURVIVRA-T-IL A LA LEVEE DU DISPOSITIF EPERVIER DU TCHAD ?"

"Sa majesté le sultan président de la République – il faudra bien s’habituer à cette appellation – Idriss Deby Itno se rendra à la fin de ce mois en France pour effectuer une « visite de travail ».
Au centre de celle-ci, ce n’est un secret pour personne, l’avenir immédiat du dispositif militaire Français (EPERVIER) au Tchad. Restera ? Ne restera pas ? La question brûle toutes les lèvres. Même celles des analystes les plus lucides de la politique Africaine qui se demandent dubitativement si le régime Deby a eu une bonne idée en appelant au dégagement des militaires Français du Tchad…
La France a –t- elle réellement l’intention de lever totalité ou partie de ses troupes militaires stationnées au Tchad depuis 26 ans ? La question, il faut le dire n’en finit pas de susciter émoi et conjectures dans tous les cercles Africains et Européens, tant les uns et les autres savent à quel point la présence militaire au Tchad a concouru au maintien d’une certaine stabilité – en réalité, elle vise plutôt à exercer son influence politique dans la sous-région – dans ce pays balloté depuis plus de quarante ans par toutes sortes de rébellions et de frémissements militaires.
Les experts des questions militaires savent, certes, que la France n’a pas fait mystère depuis près de dix mois de sa détermination quant à alléger son dispositif militaire déployé aux quatre coins de l’Afrique, pour ne conserver que les bases du Gabon et de Djibouti. Et ce, pour mieux canaliser ses forces dans la lutte contre AQMI.
En tout cas, personne n’ignore que la présence statique des légionnaires français au Tchad depuis 25 ans a énormément servi le régime d’Idriss Deby Itno depuis 1990.
Une présence qui, entre 1995 et 2009 a systématiquement brisé les assauts de la Résistance armée du Tchad qui – surtout en 2006, 2007, et 2008 – avait été à un doigt de culbuter Idriss Deby du pouvoir.
Deby qui n’avait dû son salut qu’à la participation directe et éhontée des unités d’élite Françaises qui se sont toujours activées à repousser les rebelles. Au nom d’accords de « coopération militaire » aux clauses non écrites suspectes d’interventionnisme total.
Ces fières chandelles que Deby doit à la douce France n’auront, en tout cas pas empêché le potentat de N’djamena de se livrer, dès le mois d’Août 2010 à ce que bon nombres de bonnes âmes ont assimilé – ni plus ni moins – à un chantage qui a bel et bien dit son nom : Exiger de la France de retirer ses troupes du Tchad sans délais. Ou de payer une sorte de loyer si elle voulait les maintenir !
Très froidement, la France a pris acte de la nouvelle tocade des autorités de N’Djamena qui semblent subitement faire preuve de pas mal d‘inconséquence en pensant qu’elles n’auront plus besoin des forces militaires françaises. C‘est ainsi que, sur un ton imperturbable, mais révélateur d’une intense gravité, le ministre français de la Défense Alain Juppé a indiqué mardi 11 Janvier dernier lors des célébrations du cinquantenaire de l’indépendance du Tchad que « Paris est prêt à faire « évoluer » le dispositif militaire français Epervier au Tchad. »
« Nous ne souhaitons pas rester forcement dans le format actuel , a précisé le patron de la Défense Française, nous sommes prêts à évoluer vers quelque chose qui évolue davantage vers la coopération entre le dispositif Epervier et l’armée tchadienne. ».
Mais pour faire bonne mesure, Alain Juppé a mis les points sur les i, histoire de prendre tous les sceptiques à témoin : « Le dispositif Epervier est au Tchad à la demande des autorités tchadiennes dans le cadre de l’accord qui lie les deux pays (…) nous ne nous imposons pas » (…) »Epervier a pour mission la coopération en matière de formation, le soutien actif et la participation à la sécurité générale de la région ».
Traduction : « Nous sommes au Tchad depuis plusieurs décennies à la demande des autorités de ce pays, nous avons mille et une fois sauvé la mise à Deby. Mais s’il décide de ne plus nous voir sur son territoire, pas de problème, nous ne forcerons rien mais tant pis pour la suite. »
Litote ou froide mise au point, Alain Juppé sait très bien que celui qui a tout à perdre de la présence des militaires Français au Tchad, c’est bel et bien Idriss Deby qui, malgré la factice apparence de bonnes relations avec le Soudan, doublées de l’atomisation de la rébellion armée, ne réalise même pas que de gros nuages autrement plus menaçants s’amoncellent au dessus de son régime depuis quelques temps.
En effet, personne – surtout au Tchad – n’ignore rien de l’incandescente tension qui chauffe à blanc la communauté Zaghawa depuis que le dictateur a eu l’idée saugrenue de destituer son propre demi-frère de sa fonction de « Sultan » de Dar-Bilia (chef traditionnel !) – A-t-on le droit moral de renier notre histoire ? Non ! Ce titre est d’ailleurs une création artificielle d’Idriss Deby pour assouvir sa mégalomanie galopante et son égocentricité surdimensionnée identique à l’image qu’offre son protégé, Kadhafi « le roi des rois » – … pour se l’octroyer lui-même. Et quand l’on sait que ce « Sultan » destitué est le cousin germain de Khalil Ibrahim, le chef des rebelles du MJE, rien n’empêche que d’ici quelques temps une nouvelle rébellion – mais celle ci encore plus féroce que les précédentes, puisque fratricide – ne fonde sur le président Sultan.
Mais, il faut le craindre, les mascarades – très imminentes échéances – électorales tchadiennes pourraient être extrêmement perturbées par cette grave crise inter Zaghawa qui a même poussé Deby à virer tous les fils et neveux de son demi frère Sultan qui, jusque là occupaient de confortables postes dans l’Administration, l’Armée, ou les régies financières Tchadiennes.
Pire, et ce n’est pas le moindre danger, la spectaculaire chute du despote Tunisien semble n’avoir suscité aucune graine chez le potentat Tchadien, plus buté que jamais, qui se pense définitivement inexpugnable de ses différents trônes, et qui, comme tous les tenants du pouvoir absolu rendus absolument fous, ne réalise certainement pas que ce n’est pas une bonne idée que de monter la direction de la porte aux militaires français. Ce genre d’ingratitudes porte malheur. Surtout que, avec les fortes dissensions ballottant actuellement l’« Armée Tchadienne » – par ailleurs fortement tribalisée – une révolution de palais ne serait pas impossible. Les dernières nouvelles le disent ouvertement aujourd’hui : c’est plus une révolution de Palais qui a poussé le président Zine El Abidine Ben Ali. Inéluctablement, l’effet domino ne tardera pas à se produire partout en Afrique – que d’aucun appelle « l’effet de contagion » – Si la France ne revoit pas très rapidement sa politique d’interventionnisme néocolonial basée sur un système de relations occultes et incestueuses avec les Etats d’Afrique francophone.
En tout cas, il y en a beaucoup au Tchad qui se frottent déjà les mains et croisent les doigts. Ils n’attendent que le départ des Français pour s’affairer à tourner la page Deby.
En l’absence des militaires Français, ce sera plus facile. Inch’ ALLAH !
N’DJAMENAMATIN"
http://tchadonline.com/la-grande-question%E2%80%A6-le-regime-deby-survivra-t-il-a-la-levee-du-dispositif-epervier-du-tchad/